Elections et marchés financiers font-ils bon ménage ? - Montaigne Capital

Elections et marchés financiers font-ils bon ménage ?

La dissolution « surprise » de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier a créé un fort mouvement de baisse des marchés financiers français dans les jours qui ont suivi. Pour autant, ce mouvement a été de courte durée, comme si les marchés étaient finalement insensibles aux résultats électoraux.
L’impact des élections sur les Bourses semble variable :
  • Le vote en faveur du Brexit en juin 2016 a provoqué une réaction immédiate et négative sur les marchés financiers, avec une forte baisse de la livre sterling et des marchés boursiers. Cette baisse initiale avait cependant été largement réduite au cours de la journée. (cf. figure 1)
  • Lors de l’élection de Donald Trump en 2016, les marchés ont initialement chuté, mais ils se sont rapidement redressés puis ont terminé en nette hausse en anticipation des réductions d’impôts et de la dérégulation promise par Trump.
  • Enfin, en Italie, l’alliance surprise en mai 2018 de Matteo Salvini, leader de la Ligue avec le parti anti-establishment « Mouvement 5 Etoiles » sur la base d’un programme de dépenses publiques avait suscité une nette tension sur les marchés obligataires Italiens (cf. figure 2) et une baisse des marchés actions.
Comment comprendre ces dynamiques ? Il ressort selon nous plusieurs principes :
  1. Les marchés n’aiment pas l’incertitude. Lorsqu’un résultat électoral est inattendu, cela entraîne une volatilité accrue à court terme, avec parfois des mouvements de vente « panique ».
  2. Cependant, assez rapidement, c’est le contenu des politiques économiques proposées par le ou les candidats élus qui joue un rôle crucial. Une fois la surprise passée, les politiques favorables aux entreprises (comme des réductions d’impôts ou une dérégulation) poussent les marchés à la hausse, tandis qu’à l’inverse, des politiques défavorables entraînent une baisse.
  3. De plus, certains secteurs peuvent se retrouver avantagés ou non par des résultats électoraux. Par exemple, les actions des entreprises de la santé peuvent être affectées par des changements dans la politique de santé, tandis que les entreprises de défense peuvent réagir aux promesses de dépenses militaires. Les poids respectifs de ces secteurs dans les marchés peuvent entraîner des mouvements de baisse ou de rebond significatifs des indices.
Enfin, bien que les marchés réagissent souvent de manière immédiate aux résultats électoraux, les impacts à long terme dépendent de la mise en œuvre réelle des politiques et des réactions économiques plus larges. Les marchés s’ajustent progressivement à la nouvelle réalité politique. Sans compter que les Banques Centrales peuvent atténuer les réactions des marchés financiers (comme au moment du Brexit), afin d’éviter les mouvements de panique.
Ainsi, et comme souvent, seule une analyse attentive des programmes électoraux et de leur impact sur les entreprises peut permettre d’adapter efficacement les portefeuilles aux résultats électoraux pour les positionner sur les entreprises et les secteurs qui sont le mieux placer pour bénéficier d’un nouvel environnement politique.

 


 

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