Perspectives 2025 : commerce international et matières premières ? - Montaigne Capital

Perspectives 2025 : commerce international et matières premières ?

Alors que les économistes tentent de prédire notre avenir, une chose est certaine : au cours des premiers mois de 2025, le marché se focalisera sur les premières décisions de Trump de retour à la Maison Blanche. Chacun sait toutefois que le nouveau Président a fait de l’imprévisibilité sa marque de fabrique. Les récentes annonces tarifaires contre le Mexique et le Canada sont-elles le signe d’une position commerciale agressive à venir ? Ou bien la nomination de Bessent au poste de secrétaire au Trésor suggère-t-elle une approche plus modérée ? Le plan 3-3-3 de Bessent (déficit public de 3 %, croissance du PIB de 3 %, et 3 millions de barils supplémentaires de gaz et de pétrole par jour) pourrait laisser entrevoir des prix de l’énergie plus bas et l’utilisation des tarifs douaniers comme outils de négociation (avec notamment l’Europe et la Chine). Mais ce plan indique également un accroissement des dépenses publiques et un risque d’inflation plus élevé, bombe politique que Trump va chercher à éviter à tout prix. Pour réussir, la nouvelle administration devra naviguer à vue face aux risques économiques, politiques et fiscaux. Les premiers mois de Trump au pouvoir seront donc déterminants pour comprendre les quatre prochaines années de son mandat.

En comparaison à la même situation en 2018, la Chine paraît plus prête que jamais à riposter aux tarifs douaniers américains. Bien qu’elle peine à sortir d’une récession de bilan causée par un secteur immobilier en difficulté, son secteur industriel demeure un leader mondial. Premier producteur d’acier et de terres rares au monde, le pays continue à consolider son expertise dans les secteurs manufacturiers de pointe tout en investissant massivement dans les industries énergétiques. Par ailleurs, la diversification de ses partenaires commerciaux au sein des marchés émergents et frontaliers a renforcé la résilience économique du pays. Avec seulement 15 % de ses exportations destinées aux États-Unis, une victoire ne semble pas assurée d’avance pour Trump en cas de bras de fer commercial.

US Eagle

Les marchés action ne semblent pas avoir intégré cette menace qui pèse sur l’économie américaine, et semblent s’être adoucis au discours séduisant d’un Trump protecteur des intérêts nationaux. Néanmoins, il est désormais établi que les barrières douanières sont un jeu « perdant-perdant » pour les pays qui les imposent ou les subissent. Il faudra donc se méfier des valeurs américaines trop dépendantes du commerce international. A l’inverse, les petites et moyennes valeurs locales pourraient bien bénéficier de la politique générale du nouveau président : moins de régulation, moins de taxes. Notre équipe de gestion est donc optimiste pour cette classe d’actifs.

En Europe, la situation industrielle est plus mauvaise. Notre continent souffre à la fois de normes de plus en plus drastiques (comme l’interdiction future des moteurs thermiques qui est en train de mettre à genoux notre industrie automobile) et d’un prix de l’énergie désormais beaucoup plus élevé qu’aux Etats-Unis. Comment rester compétitif dans ces conditions ? Les carnets de commandes s’en ressentent, et l’activité se tasse. Tout ceci a contribué au décrochage ces dernières années des marchés européens par rapport aux Américains, avec l’apparition d’une décote géographique importante. En revanche, du côté de services, tout va bien (72 % du PIB tout de même). Notre stratégie d’investissement actuelle est donc de capitaliser sur nos grandes sociétés, leaders sur leur domaine, qui ne sont pas beaucoup exposées aux faiblesses industrielles qui nous affectent. Le luxe, les cosmétiques, l’agroalimentaire sont des exemples de secteurs dans lesquels l’Europe excelle. Le niveau de décote extrême des marchés européens nous laisse à penser qu’un rattrapage pourrait bien intervenir cette année.

 

 


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